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Au cours d’un meeting disputé dans des conditions difficiles, sans pluie mais dans le froid et le vent, Mélina Robert-Michon a réalisé, mardi soir, la performance du jour côté français en expédiant son disque à 65,04 m. Les deux vainqueurs tricolores du jour, Gaëtan Bucki au poids et Morhad Amdouni sur 1500 m, n’étaient pas les plus attendus et ont montré de belles promesses. Les hurdleurs et les spécialistes du 800 m n’ont, eux, pas démérité, mais ont dû se contenter de deuxièmes places.
En entrant dans le stade des Grands Pêchers de Montreuil, tous les athlètes ont fait la grimace. Tous sauf dix : les lanceuses de disque. Le vent violent qui refroidissait l’atmosphère et faisait s’envoler les assiettes vides à la buvette sonnait le glas des espoirs de records personnels et de niveaux de performance pour les Mondiaux de Pékin. Un vent de travers et donc bien plus fort que ce que pouvait laisser penser le verdict de l’anénomètre (1,9m/s pour le 100 m haies femmes, la course la plus ventée de la soirée), Eole a pourtant fait des heureuses. « C’était de bonnes conditions avec un vent de trois-quarts droite, décrit Mélina Robert-Michon. C’est parfait pour le disque. » La Lyonnaise en a bien profité. « En meilleure forme que les années précédentes au même stade de la saison mais moins prête techniquement », elle a réalisé un superbe troisième essai à 65,04 m, avant de confirmer au dernier avec 64,39 m. Une performance pourtant insuffisante pour aller chercher la victoire, revenue pour quelques centimètres à la Cubaine Denia Caballero (65,22 m). « J’ai encore un peu de marge car je manque encore de régularité avec ma nouvelle technique, note la perfectionniste Mélina. J’ai encore besoin de travail. » Dans le sillage de la Lyonnaise, sa compatriote Pauline Pousse a battu son record personnel, tout près de la ligne fatidique des 60 m (59,93 m).
C’est d’un autre lancer qu’est venue une des deux victoires françaises de la soirée. Plus précisément de l’aire du poids, avec Gaëtan Bucki. Le colosse nordiste, auteur de cinq jets à plus de dix-neuf mètres, a mis tout le monde d’accord avec un meilleur lancer à 19,66 m. Une petite surprise puisque le concours accueillait notamment le Bulgare Georgi Ivanov, qui possède un record au-delà des 21 m mais qui a dû se contenter de la quatrième place avec seulement 19,38 m. A noter les 19,49 m de Tumatai Dauphin et les 19,34 m de Frédéric Dagée, ce qui laisse présager un championnat de France avec une nouvelle bagarre au-delà des vingt mètres. La deuxième victoire tricolore, sur 1500 m, était encore moins attendue. Elle signe la renaissance officielle de Morhad Amdouni, grand talent du fond français (7’37’’50 sur 3000 m et 13’14’’19 sur 5000 m en 2009, à l’âge de vingt-et-un ans) qui sort de quatre saisons de galères et de blessures. Le Corse, qui s’entraîne à l’Insep et suit les conseils de Jean-Claude Vollmer, s’exprime désormais sur 1500 m. « J’ai appris à rebondir et je descends sur 1500 m pour montrer ce dont je suis capable sur cette distance, confiait-il, les yeux brillants, après la ligne d’arrivée. Je gagne aujourd’hui devant de grands athlètes. » Sa première place en 3’37’’40, devant un client de la classe du Turc Ilham Ozbilen (3’37’’81), a marqué les esprits. Placé dans les premières places du peloton, le Français a réalisé une dernière ligne droite autoritaire pour déborder Ozbilen. Dans de bonnes conditions, difficile d’imaginer le niveau de performance requis pour les Mondiaux de Pékin (3’34’’50) lui échapper très longtemps.
Les hurdlers placés mais pas gagnants
Sur 110 m haies, on pouvait espérer un triplé français avec les présences, sur la ligne de départ, des trois médaillés des championnats d’Europe en salle : Pascal Martinot-Lagarde, Dimitri Bascou et Wilhem Belocian. Le Cubain Yordan O’Farrill leur a finalement grillé la politesse dans le froid, en l’emportant en 13’’25 (+1,5m/s). Martinot-Lagarde, auteur d’une grosse faute sur la septième haie qui lui a sans doute coûté la victoire, termine deuxième en 13’’26. « Avec le vent dans le dos, ça a cassé de la barrière aujourd’hui, relève le médaillé de bronze européen. En plus, je n’ai pas encore digéré le décalage horaire par rapport aux Etats-Unis. Je me sentais en moins bonne forme qu’à Eugene. » Deux centièmes derrière lui, on retrouve Belocian, toujours aussi juste techniquement et qui bat à nouveau son record personnel, après être longtemps resté en tête. Dimitri Bascou se classe quatrième en 13’’36. Tous ces hurdlers ont les moyens de se hisser en finale des Mondiaux de Pékin et ont du talent plein les jambes. Joli symbole, on retrouvait hier, au sein du trio de tête, les trois derniers champions du monde juniors du 110 m haies (Belocian en 2014, O’Farrill en 2012 et Martinot-Lagarde en 2010).
Cindy Billaud a également flirté avec la victoire sur les haies hautes. Mais en 12’’87 (+1,9m/s), elle a dû laisser pour deux centièmes la victoire à la Russe Nina Morizova. « J’ai fait la même course qu’à Rome avec les mêmes erreurs, analyse la hurdleuse de Créteil. Je pars bien et je suis avec les meilleures sur la première haie. Mais ensuite, je mets un coup de frein avec le bassin qui part en arrière. » Une fois les bons réglages techniques effectués, le chrono devrait logiquement descendre et les 12’’84 demandés pour espérer aller en en Chine ne devraient pas longtemps lui résister. Seule ombre au tableau, une petite douleur qui empêche encore la vice-championne d’Europe de se lâcher complètement sur la piste.
Lamote et Selmouni continuent à apprendre
Les Français ont été abonnés à la deuxième place à Montreuil puisque c’est également le rang auquel ont terminé Rénelle Lamote et Sofiane Selmouni sur 800 m. La demi-fondeuse de Fontainebleau, qui n’a été devancé que par la championne d’Europe suisse Selina Buchel (2’00’’47), confirme son bon début de saison en 2’00’’72. Il ne lui a pas manqué grand-chose pour aller chercher la gagne. « Dans la dernière ligne droite, une mauvaise idée m’a traversé l’esprit, raconte-t-elle. J’ai commencé à me dire : « c’est dur ! ». En plus j’ai entendu le speaker dire que la victoire était jouée, alors que je sentais que je pouvais encore revenir. En tout cas, aujourd’hui, j’ai beaucoup appris. Je commence à mieux sentir les courses tactiquement. » Si Rénelle a déjà réalisé le niveau de performance pour Pékin, ce n’est pas encore le cas pour Sofiane Selmouni. Le Mulhousien espérait faire un grand pas vers la Chine mais a dû vite se rendre à l’évidence. « Je n’avais pas la foi pour courir, lâche-t-il. J’étais venu pour faire une perf mais, pour ça, il faut que tous les facteurs soient réunis. Le seul point positif aujourd’hui, c’est la place. » En l’occurrence la deuxième en 1’47’’60, derrière le Burundais Antoine Gakeme (1’47’’21).
Côté sprint, l’Ivoirienne Marie-Josée Ta Lou s’est imposée sur 200 m en 22’’91 (vent non communiqué). Mais la course que tout le monde attendait était le 100 m masculin, avec le Jamaïcain Asafa Powell dans les starting-blocks. L’ex-recordman du monde n’a pas eu à forcer son talent pour l’emporter. En 10’’02 (+0,1m/s), il a repoussé son dauphin à vingt-deux centièmes. Le sprinteur, tout comme les perchistes et les triple sauteurs, n’avait qu’une hâte après la fin de son épreuve : aller se réchauffer. C’est donc avec une veste aux couleurs du CA Montreuil 93, un joli clin d’œil au club organisateur, qu’il a répondu aux questions des journalistes. Une future recrue pour les Interclubs l’an prochain ?
A Montreuil, Florian Gaudin-Winer pour athle.fr
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