Tout le monde avait le duo, restait à en définir l'ordre. Finalement, c'est l'ancien champion du monde du 400 m haies, Stéphane Diagana, qui a été élu à l'unanimité président de la Ligue nationale d'athlétisme (LNA). Bruno Marie-Rose, ancien champion d'Europe et recordman du monde du 4 x 100 m devient, lui, vice-président. Quelques minutes après l'élection, dimanche midi, Stéphane Diagana a présenté les grandes lignes de sa politique pour les mois à venir. Interview.

Athle.com : Stéphane Diagana, vous avez longtemps hésité avant d'accepter de prendre la présidence de la Ligue nationale d'athlétisme. Qu'est-ce qui a motivé votre décision finale ?
Stéphane Diagana : Il y a deux raisons. La première est d'ordre personnel. Je suis un jeune retraité des pistes. Je n'avais donc pas encore défini complètement mon projet professionnel. Pouvoir travailler avec Bruno Marie-Rose, le fait qu'il soit vice-président, c'était très important pour moi. On a eu ensemble de nombreuses discussions et on s'est rendu compte qu'on partageait les mêmes idées sur la stratégie à adopter. J'espère pouvoir contribuer pendant longtemps aux avancées de la LNA. Et si j'ai un jour de nouvelles contraintes professionnelles, je sais que Bruno est là, derrière. La deuxième raison est la clarification du contenu sportif de la LNA. J'ai ma vision des choses. Je vais maintenant la partager avec tout le monde : les athlètes, les clubs... Ca se présente bien.

Justement, quelles sont vos priorités ?
Il faut tout de suite travailler sur le circuit Lagardère Athlé Tour, sa mise en place et ses partenaires. La deuxième priorité, qui est peut-être même la première, ce sont les contrats de travail. Si les athlètes ne les signent pas, on sera en difficulté. Pour l'instant, l'avancement n'est pas suffisant. Il faut que les athlètes acceptent ponctuellement quelques contraintes pour en tirer plus tard les bénéfices.

A combien d'étapes du circuit Lagardère Athlé Tour les athlètes professionnels devront-ils  participer ?
Pour l'instant, on part sur trois meetings obligatoires. Vu la vitesse à laquelle les choses se sont faites, la plupart des athlètes avaient déjà planifié leur saison. On prend ça en compte. Des exceptions sont envisagées pour les demi-fondeurs en raison des spécificités de leur discipline. L'objectif est que le plateau de chaque meeting soit cohérent. On veille à ne pas déséquilibrer les réunions. Il y aussi des discussions entre les organisateurs, les managers et les représentants des athlètes pour trouver une grille de primes qui corresponde à la notoriété et aux résultats de chacun. C'est en cours de finalisation.

La création de la LNA ne risque-t-elle pas d'être préjudiciable à ceux qui n'ont pas obtenu le statut professionnel ?
Non, au contraire. Ca va beaucoup leur apporter puisqu'ils auront une visibilité garantie sur les meetings du circuit grâce aux retransmissions télévisées sur les chaînes du groupes Canal +.  Certains d'entre eux n'ont aucune chance de participer à des meetings à l'étranger. Cette visibilité est un vrai “plus” dans les relations avec leur club et leur équipementier. Ca leur donne également la perspective d'accéder, eux aussi, à ce statut professionnel. Aujourd'hui, il y a seulement vingt-trois athlètes professionnels car l'économie de l'athlétisme ne permet pas d'en accueillir plus. Mais on espère bien en avoir à terme cinquante, soixante. Si tout le monde joue le jeu, c'est envisageable.

Propos recueillis par Florian Gaudin-Winer pour athle.com