L’histoire retiendra peut-être la journée du mercredi 16 mai 2007 comme une date historique. Avec cette mention : « Le début d’une nouvelle ère ». A Charléty, la matinée a en effet célébré le lancement officiel de la Ligue Nationale d’Athlétisme, première ligue pro d’un sport individuel en France. Une initiative dont les conséquences s’annoncent très importantes pour les athlètes, leurs entraîneurs, les organisateurs de meetings et même les clubs.

Bernard Amsalem, le président de la FFA, l’a rappelé en préambule : l’idée de créer une ligue professionnelle ne date pas d’hier. Elle avait été inscrite dès 1996 dans les statuts de la Fédération à l’initiative de Jean Poczobut, alors à la tête de l’institution. Plus de dix ans ont passé, donc, entre l’intention et la réalisation. Mais les choses se sont accélérées depuis la dernière Assemblée générale de la FFA, en décembre 2006, où la décision de concrétiser ce beau projet a été votée à une écrasante majorité.
L’idée : assurer aux athlètes français un statut social mieux en rapport avec leur activité, tout en contribuant à rendre l’athlétisme plus attractif. « La visibilité de notre sport est en danger, j’en veux pour preuve la disparition du meeting Nikaïa, a expliqué Stéphane Diagana, le président de la LNA. Il faut donc innover pour lui redonner une plus grande place. Quant aux athlètes, nous avons constaté que leur statut était souvent précaire. Il n’existe pas, par exemple, de notion d’accident du travail dans cette activité. »

Officiellement lancée mercredi 16 mai à l’occasion d’une conférence de presse, la Ligue Nationale d’Athlétisme (LNA) possède aujourd’hui un conseil d’administration de 14 membres, dont deux athlètes, Romain Mesnil et Vincent Le Dauphin. Ses statuts ont été publiés mardi 15 mai au Journal Officiel. Son président, Stéphane Diagana, est assisté d’un vice-président, Bruno Marie-Rose. Son budget, 1,5 M€, est assuré à 100% par des fonds privés, grâce au soutien de plusieurs partenaires (Lagardère, Gaz de France et Canal +). Ses effectifs comptent vingt-deux noms, parmi les plus performants de l’athlétisme français. Quant à son « terrain d’expression », le Lagardère Athlé Tour, il dénombre pour cette première édition pas moins de cinq meetings : Lille Métropole Gaz de France le 8 juin, Paris Jean Bouin le 17 juin, Strasbourg & DNA le 28 juin, Reims le 17 juillet, Herculis Monaco le 25 juillet. Un feuilleton en cinq étapes, où la « confrontation sera privilégiée à la seule recherche de la performance », pour reprendre les mots de Stéphane Diagana, diffusé en direct et en intégralité sur les chaînes du groupe Canal +.
Nombreux à assister à la conférence de presse, les athlètes n’ont pas nuancé leur enthousiasme. « Nous travaillons pour l’avenir, a avoué Mehdi Baala. Et puis, cela va nous permettre de plus courir chez nous, ce que j’adore ». Même son de cloche chez Yohann Diniz, l’un des premiers à avoir paraphé son contrat, signé comme tous les autres jusqu’au 31 décembre 2008 : « La ligue nationale va nous apporter une plus grande sécurité financière. Ma démarche pourra ainsi être encore plus professionnelle. Je pourrai, par exemple, être mieux entouré à l’occasion de mes stages. »
Quant aux organisateurs de meetings, tous se félicitent de l’assurance de pouvoir présenter au public un plateau solide et cohérent, obligation étant faite aux 22 athlètes de la LNA de participer à un minimum de trois réunions du Lagardère Athlé Tour (deux pour les coureurs de demi-fond). « Et ils pourront faire très tôt la promotion de leur épreuve, ayant reçu l’engagement ferme de certains athlètes deux ou trois mois avant la compétition », raconte Stéphane Diagana.
Mercredi 16 mai 2007, l’athlétisme français n’a pas seulement fêté la naissance de sa Ligue Nationale. Il a également démontré sa capacité à vivre avec son temps. Et même, qui sait, à prendre un temps d’avance.

Alain Mercier pour lna.athle.com

Retrouvez le dossier de presse en cliquant ici
Quelques photos de la conférence en cliquant ici